Qui êtes-vous ?
Je m’appelle Stacy Algrain, et j’ai 25 ans. J’ai un peu une double casquette aujourd’hui : activiste et journaliste spécialisée sur les enjeux de climat et de biodiversité.
De quelle manière êtes-vous engagée ?
J’ai commencé par être engagée dès mes études puisque j’ai d’abord fait une école de commerce, où j’ai eu la chance d’avoir un cours spécialisé sur les enjeux du développement durable. Ça m’a ouvert les yeux sur cette thématique. Au moment de choisir mon échange à l’étranger, j’ai donc choisi une école dans laquelle je pouvais continuer à approfondir ces questions.
J’ai aussi une histoire personnelle qui m’a amenée à pousser encore plus la question et devenir militante, plutôt dans le milieu associatif et politique avec ce qu’on appelle aujourd’hui le lobbying citoyen.
Au fil de mes engagements, j’ai également créé un média associatif qui s’appelle « Penser l’après », qui m’a transformée, en quelque sorte, en journaliste.
Comment en êtes-vous arrivé là ?
Je pense que cela a été une série de déclics. C’est un peu comme-ci on avait pris en rafale des photos et qu’à la fin, on avait une mosaïque qui représente le reflet de mon engagement.
Comme je le disais, cela a commencé par un engagement dans ma formation à l’école de commerce. Ensuite, j’ai commencé petit à petit à prendre conscience de choses qui m’avaient touchée dans ma vie personnelle. Il faut savoir que j’ai grandi dans une petite ville qui s’appelle Berre-l’Etang (13).
Il se trouve que l’on avait à proximité une usine pétrochimique et deux sites Seveso. On nous a toujours vendu ça comme le fleuron de l’industrie régionale.
A mes 18 ans, j’ai commencé à être malade, une maladie chronique inflammatoire, qui touchait mon système digestif et toutes mes articulations du bas du corps.
Je pensais que c’était dû à mon mode de vie, mais en me questionnant je suis tombée sur des rapports qui avaient été publiés sur ma ville et l’ensemble de la zone de l’étang de Berre qui montraient que l’on avait un taux de cancer deux fois supérieur à la moyenne nationale.
C’est à ce moment-là que j’ai vraiment continué à creuser le sujet et à me rendre compte qu’il y avait cette injustice environnementale.
Je me suis donc dit que c’était normalement au rôle du politique de prendre ça en main parce que, à priori, c’est le rôle de l’Etat de protéger ses citoyens. Malheureusement, le travail n’avait pas été fait correctement. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de rejoindre Sciences Po en politique environnementale, que je viens de terminer il y a quelques mois.
Quel conseil donneriez-vous aux jeunes qui souhaitent s'engager pour la planète ?
D’arriver à bien comprendre le monde dans lequel on se situe. D’essayer d’engranger un maximum de connaissances pour arriver à cerner dans quelle galère on est actuellement. Que ce soit sur la question climatique ou les inégalités sociales.