Nous ne pensons pas nous tromper en affirmant que culpabiliser tous les individus sans distinction et sans proposer d’alternatives viables n’est pas la méthode la plus efficace. En effet, comment blâmer les personnes ayant choisi de quitter leur pays dans l’espoir d’une vie meilleure et souhaitant retrouver leurs proches à l’autre bout du monde le temps de quelques semaines de vacances ?
De même, faire reposer la diminution du trafic aérien sur la seule responsabilité individuelle alors que le voyage est promu en tous lieux comme la composante d’une vie heureuse et épanouie paraît au mieux illusoire, au pire un tantinet cynique.
Changer les habitudes nécessite au contraire de repenser plusieurs concepts. Le concept de voyage tout d’abord qui est désormais inséparable de l’avion. Compagnies aériennes et tours-opérateurs ont une large part de responsabilité dans la construction de cet imaginaire. Une solution possible, comme le recommande le Shift Project dans son rapport Voyager Bas Carbone, est la régulation de la publicité avec pour objectif la valorisation des trajets plus lents, plus proches, moins fréquents et plus longs.
Concernant ce dernier point, certaines entreprises commencent déjà à accorder des jours de congés supplémentaires pour faciliter l’accès au train à leurs salariés, particulièrement pour les vacances à l’étranger.
Sur la même thématique, le développement du réseau ferroviaire entre les grandes villes européennes et du train de nuit semble désormais incontournable.
Enfin, des pistes telles que la suppression des voyages en avion sur les lignes où il existe une alternative ferroviaire directe en moins de 4h30, comme le préconise toujours le Shift Project, peuvent aussi être explorées (à ce titre, notons que la proposition de la Convention citoyenne pour le climat était déjà de 4h en 2019).
Sortir du “presque” tout avion et voiture pour les trajets de longue distance n’est donc pas un vœu pieu mais requiert du courage personnel et surtout… politique. À ce titre, les changements qui ont déjà cours en France et qui mettent les systèmes agricoles, sanitaires et économiques à rude épreuve devraient accélérer les prises de décisions, de gré mais surtout de force.
Pour répondre aux attentes et exigences légitimes des consommateurs, du législateur et des salariés, ESG Act forme les collaborateurs de demain aux enjeux de la transition écologique dans le cadre d’un mastère en développement durable ouvrant aux métiers de chargé de mission RSE, de responsable marketing durable ou de chargé d’achats responsables.